De la chapelle Palatine au Palazzo Mirto

Jeudi 22 octobre 2015

Il pleut depuis trois jours. Même ici l’automne arrive avec la fraîcheur, plus question de sortir sans veste. heureusement j’avais emporté ma veste bretonne destinée à résister aux fortes pluies et aux embruns. Quand il pleut ici, l’eau des toits se déverse directement en suivant les chenaux au ras du sol sur les trottoirs, de plus la ville est toute plate, les rues deviennent vite par endroits de petites mares : mes chaussures étaient tellement mouillées que j’ai dû m’en acheter une autre paire. Marcher des heures dans ces conditions est assez vite pénible donc j’ai refait le touriste et parti faire trois visites. En fait j’en ai fait trois les reliant par des bus dont je commence à comprendre les rôles : les 100 quelque chose font à peu près le centre ville, les 800 vont dans les villages voisins, il y a donc ainsi une gradation de distance assez lisible qui fait que même en partant « à l’aventure » on retombe toujours dans des lieux connus. Ça permet quand même de rester moins humide.

Première visite : la chapelle Palatine, c’est-à-dire, comme son nom l’indique celle du Palazzo Real. J’aurais voulu faire la visite complète. malheureusement ce à quoi je n’avais pas fait attention c’est que le Palazzo Real est le lieu de l’assemblée régionale donc indisponible en dehors des week-end. J’y reviendrai donc. Quoi qu’il en soit la chapelle palatine qui date du douzième siècle est un vrai éblouissement à tous les sens du terme car elle semble toute faite d’or. Étonnant de voir comment des matériaux si anciens ont su résister au temps. Elle est largement byzantine mais avec des influences arabes. Enfin, vous verrez tout ça sur Internet. J’avais envie d’en photographier tous les centimètres tant elle est pleine de détails intéressant depuis les fresques abstraites étonnantes de finesse et de travail, jusqu’aux scènes qui mettent en scène des récits de la Bible. Cette frénésie de photographies me prend chaque fois que je tombe sur des lieux exceptionnels comme les mosaïques de la villa romana. Je sais que la plupart ne sortiront jamais de mon ordinateur, peu importe, je peux les revoir autant que je veux. Elles tournent d’ailleurs en boucle sur mes écrans et je m’en sers souvent pour mes diverses créations.

Deuxième visite, le Parco Archeologico Ou Castello di Mare. Très décevant. Je n’en dirai rien sinon que ce n’est pas la peine de s’y déplacer.

Troisième visite, le Palazzo de la famille princière Mirto. J’avais mal noté son nom et m’étais retrouvé devant le Palazzo Merlo, étonné de voir que ce n’était qu’une ruine à vendre. Heureusement le Palazzo Mirto est assez proche. Ce qui est très intéressant c’est qu’on a l’impression d’entrer dans un lieu encore habité car ce palais a été légué à la ville à condition qu’il reste avec tout son mobilier des dix-huit et dix-neuvième siècle et tous ses objets d’art, bibelots et même quelques photos de famille. On a presque envie de se mettre à table et d’attendre que vienne le Prince vienne avec nous. Il y a beaucoup de beaux objets, mais rien d’extraordinaire, une ambiance notamment et toujours ces plafonds magnifiquement peints que je signalais dans les autres palais que j’ai visité. La particularité étonnante ici, c’est la présence du nu. Cette famille aimait le nu, il y en a sous toutes ses formes depuis les inévitables puppi jusqu’à des tableaux un peu coquins. J’imagine quelle devait être la vie nobiliaire à Palerme au temps de sa splendeur car ses palais aux extérieurs sévères comme je l’ai signalé, abondent. Un détail révélateur quand même, il y avait une écurie pour vingt chevaux.