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Voyages_Voyages
25 avril 2016

Le Belvédère

Lundi 25 avril 2016

Il fait froid ce matin, le chauffage s’est rallumé dans l’appartement. Il paraît qu’il a neigé en haute montagne. Est-ce le ciel qui est mécontent du score du parti de droite FPÖ de 37 % pour le premier tour des élections ? Quoi qu’il en soit je ne peux pas rester enfermé tout le jour et je décide d’aller au Belvédère. Incontournable pour un touriste à Vienne : le palais du français duc de Savoie, héros ici car il a plusieurs repoussé les turcs au dix huitième siècle. On pourrait le comparer, mais en baroque, c’est-à-dire surchargé de détails, au château beaucoup plus classique de Vaux-le-Vicomte, celui du surintendant des finances Nicolas Fouquet. Le temps n’est pas idéal pour les jardins car le ciel est incontinent et, entre deux maigres giclées de soleil, ne peut retenir des gouttes. Pas assez cependant pour sortir un parapluie. Or il fait froid, le vent est glacial. Que faire d’autre que visiter l’intérieur. C’est un peu cher, surtout si on vient en famille : 20 €. personnellement je paie la moitié car je bénéficie de mon âge.

Qu’en dire ? Les appartements sont magnifiques mais c’est avant tout un musée et j’ai déjà dit que j’avais beaucoup de mal avec les musées. Il y a énormément d’œuvres or au bout d’une dizaine mon regard se fatigue et j’ai l’impression de ne plus rien voir. C’est pour cela que j’ai besoin de la photographie, pour sélectionner et revoir tranquillement. Bien sûr je ne nie pas que le contact direct avec certaines œuvres où la matière importe plus que l’image, le contact direct ne soit pas nécessaire. Mais ce n’est pas toujours le cas. Beaucoup de tableaux sont des images qui peuvent être avantageusement revues en reproduction surtout si l’on a une idée de leurs dimensions. Je prétends, même si les spécialistes vont me dire que je suis un béotien que c’est le cas de la plupart de celles des dix-septième et dix-huitième siècles (deux étages du Belvédère). Or, bien entendu il est interdit de photographier. Je comprends que l’on interdise le flash qui détériore les couleurs, mais pourquoi la photographie, pourquoi les musées ne pourraient-ils pas faire payer une somme symbolique pour autoriser cette pratique. D’autant que l’on peut toujours tricher car il y a beaucoup de monde et les gardiens ne peuvent tout voir, d’autant que la plupart des plus connues sont déjà sur Internet. C’est le cas de la magnifique série Familien d’Egon Schiele que j’ai trouvé sans mal et même de l’impressionnant jugement de Pâris de Max Klinger dont l’encadrement est en soi une œuvre. L’étage pour moi le plus intéressant est en effet le rez de chaussée avec quantité d’œuvres des peintres viennois du début du siècle. Je mettrais cependant à part le très célèbre Klimt dont les ors tape à l’œil m’agacent un peu. En tous cas, pour les amateurs, c’est au Belvédère qu’il y a son célèbre Baiser. Je suis quand même resté près de deux heures mais, si je fais le bilan « de sortie », je crois n’avoir été vraiment intéressé que par une grosse dizaine de toiles qui me restent en mémoire. Pour le reste c’est comme si dans une rue très passante je devais retenir tous les visages. Nous ne sommes pas des systèmes de mémorisation absolue et de reconnaissance automatique…

J’aurais bien aimé aller boire une bouteille d’eau au café du château mais impossible, trop de monde. Je suis donc retourné lire Le Monde au calme absolu du Grand Hôtel, pas en terrasse, il faisait trop froid, mais dans les salons où les fauteuils sont profonds comme des rêves.

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