Via delle botteghe oscure

Vendredi 1 octobre 2016

Le temps est en train de changer, ce matin il faisait très beau, en cette fin d’après-midi, la pluie menace mais avec quinze jours d’été romain, je n’ai pas à me plaindre.

Promenade dans les petites rues du centre de Rome aujourd’hui dans le quadrilatère Termini – Forum romain – Théâtre de Maxime – Mausolée d’Auguste – Place d’Espagne, rien que cinq petits kilomètres, mais si riches, sans compter les tours et les détours car je me suis obligé à ne passer que par de petites rues peu connues et m’apercevant d’ailleurs avec surprise alors que jusque là mon plan de Rome m’avait été très utile qu’il ne recensait pas nombre de ces petites rues ce qui m’a obligé à errer un peu et à allonger mon parcours, sans me perdre pourtant car, ici, du moins dans cette zone, on tombe très vite sur des voies plus connues surtout si on suit un peu les flots de touristes derrière les parapluies ou autre gadgets brandis bien haut de leurs guides. On va toujours de surprises en surprises, la plupart de ces petites rues sont agréables, par exemple viale dei delfini je me suis retrouvé devant quelques galeries d’art moderne ou piazza Mattei j’ai eu le plaisir de voir la belle petite fontaine des faunes dansant. Rome ne peut laisser indifférente, il y a partout des détails à voir : des perspectives, des fontaines, des églises, de petits cafés, des restaurants… Par exemple le champ de Mars que je ne connaissais pas, via delle botteghe oscure (j’aurais bien aimé avoir une explication de cette dénomination qui ne peut que faire rêver alors qu’il s’agit d’une rue assez large et en rien obscure, d’après Wikipédia, c’est parce qu’il y avait là de nombreux ateliers sans fenêtres ou que cela vient des arcs enterrés du théâtre de Balbus. La réalité historique est parfois assez décevante…). Quoi qu’il en soit, les ruines de l’area sacra qui sont là, et le plan qui explique sa position montre que ce lieu devait être presque aussi grand que le forum romain. Quelle ville tout de même ! Comment ne pas y rêver. D’autant que je suis allé ensuite au musée de l’Ara Pacis, juste à côté du mausolée d’Auguste qui n’est qu’un mausolée parmi d’autres, un assez beau bâtiment de Richard Meier qui protège comme un écran l’autel construit en l’honneur d’Auguste à son retour de Rome et que l’on peut voir là des reconstitutions colorées de cet autel à son origine. Toute la ville romaine devait être ainsi éclatante de couleurs. J’ai beaucoup de mal à l’imaginer, et je ne me souviens pas avoir vu de péplum représentant ainsi les villes anciennes mais peut-être que je me trompe, nous avons pris l’habitude de voir nos bâtiments plutôt monocolores comme si nos yeux ne savaient plus que privilégier les formes. Ce qui en donne peut-être le mieux l’idée, c’est l’intérieur des églises et basiliques romaines dont pas un centimètre de mur n’est sans dorure ou sans couleurs. C’est un peu la même chose quand nous voulons imaginer ce qu’étaient nos cathédrales désormais si grises. Je n’ai pas encore visité de musée, je ne suis pas vraiment tenté. Peut-être la chapelle Sixtine et le musée du Vatican mais il y a une telle foule que ça me fait un peu peur. Pourtant le temps passe et il va falloir que je me décide.