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Voyages_Voyages
30 septembre 2016

lasciare che la vita sia

Vendredi 30 septembre

Dans toutes mes installations en villes, il y a deux phases. La première est une furie exploratrice : je parcours la ville en tous sens, en multipliant les possibilités de déplacement, j’explore la ville et m’en crée une image mentale ; la seconde est plus profiteuse : je sais à peu près ce qui me plaît dans cette ville, les cafés où j’aime aller, les jardins où j’aime me reposer, les quelques lieux que j’ai envie d’approfondir, les villes où village alentour où je me propose de me déplacer. J’entre dans la phase deux, plus paisible.

Ce matin, j’ai pris mon temps à Centocelle, faisant des provisions, allant boire mon expresso lungo au petit café du marché local où, dès que je passe la porte, ils me préparent un verre d’eau et mon café. J’échange quelques mots avec la jeune serveuse toujours très souriante, parfois avec une ou deux des dames de mon âge qui se repose après avoir fait leurs courses.  J’aime bien aussi le rapport à l’argent des commerçants italiens, hypermarchés y compris qui arrondissent toujours les prix aux centimes inférieurs. Je suppose que pour un hypermarché, les arrondis d’une journée ne doivent pourtant pas être négligeables. De même, ils font facilement « cadeau » de quelques petites choses, comme ces deux tomates que j’avais oublié de peser et qu’ils m’ont dit de prendre sans me les faire payer, attitude impossible pour une caissière d’hypermarché en France, car elle se ferait immédiatement renvoyer. Une vie quotidienne ordinaire qui pourrait durer des mois et des mois. Il y a ici, en beaucoup de choses, une acceptation bon enfant des situations, Rome est une très grande ville, les métros y sont aussi bondés qu’à Paris et pourtant je n’ai encore jamais vu un italien qui rouspète ou, encore moins, qui se dispute avec un autre voyageur. Je n’ai non plus encore jamais vu un contrôle da ns les transports en commun pourtant, avec leur système des cent minutes, la resquille y est des plus faciles. Ce sont toutes ces petites choses qui font la qualité d’une vie quotidienne. C’est très appréciable. On s’y habitue vite. C’est pour ça, notamment que je ne prolonge pas mes séjours trop longtemps, quand la routine s’installe, je repars.

L’après-midi j’avais rendez-vous pour un café avec deux pensionnaires de la villa Médicis, la fille et le « gendre » d’un de mes amis parisiens. Visite très agréable, nous avons beaucoup parlé de leur travail, de leurs projets puis elle m’a fait visiter la villa. J’y avais été invité pour une conférence sur l’art et l’informatique et j’ai soudain réalisé que c’était autour de 1985, il y a donc trente ans. Étrange comme le temps passe, j’ai dû leur apparaître comme un fossile vivant, notamment lorsqu’ils m’ont parlé, comme d’un mythe culturel, de l’exposition Les Immatériaux dirigée par Jean-François Lyotard et dont j’avais été chargé de la partie texte, le fait que j’en possède le catalogue « introuvable » d’après eux, n’y est pas pour rien. La villa a bien changé depuis, les jardins notamment ont été complètement mis en valeur, peut-être depuis qu’il y a des visites publiques. L’intérieur est toujours aussi « sobre », la vue sur Rome toujours aussi éblouissante, la multiplicité des fragments de marbres antiques plus ou moins traités comme des résidus toujours aussi surprenante. Nous avons donc visité les jardins où il ne faisait pas trop chaud. Sans m’en rendre compte, j’y suis resté deux heures.

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Commentaires
P
Je suis content de cette rencontre . J'étais à Rome tout ce début d'am !
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