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Voyages_Voyages
28 septembre 2016

la troppa ricchezza è una miseria

Mardi 28 septembre 2016

Trop riche, Rome est trop pauvre. Avec un peu de curiosité, il n’est pas difficile de trouver ici des lieux remarquables complètement délaissés et abandonnés comme l’ensemble des ruines de la villa Giordano dont je parlais hier ou le plus grand mausolée connu, il Torrione de cette même Viale Prenestina qui, en ce sens, vaut bien la très célèbre via Appia (il est vrai qu’il y a là deux catacombes chrétiennes ce qui change tout), complètement oublié sauf par quelques italiens passionnés de leur histoire. J’ai repris mes habitudes d’Agrigente et de Vienne : monter dans un bus au hasard et me laisser guider. Je découvre ainsi très facilement des lieux de la ville où je n’aurais jamais eu l’idée d’aller et peux constater à quel point Rome a dû être une ville gigantesque car l’on trouve partout des ruines ou des fragments de ruines, des bouts de colonnes, des blocs de marche abandonnés, parfois protégés par un grillage mais pas toujours. Bien sûr, ça prend du temps, mais j’ai du temps et Rome est trop grande, même si je marche beaucoup dans les rues, pour prétendre la parcourir toute à pied et puis ça crée quelques surprises comme quand la tête de ligne est dans un lieu indéfinissable sur une rue à sens unique. Il faut alors retrouver le départ de la ligne — ou un autre départ — et ça m’oblige à parler, comme avec ces deux charmantes vieilles dames assises sur un banc sur une petite place et qui étaient visiblement ravie d’avoir l’occasion de parler avec moi, interpelant d’autres personnes, créant un espèce de conclave où chacun et chacune s’exprime pour donner son avis. Très italien. J’aime bien. D’autant que ce qui pèche quand même à Rome, c’est l’information. Je cherchais de Ninfeo di Nerone, vaguement indiqué sur la carte. Cherchant sur Internet, j’ai compris que j’étais passé devant sans le voir. Il n’y a en effet que sur Internet qu’on trouve des renseignements faibles, souvent des photos d’autres voyageurs. Rome est tellement photogénique ! Ce n’était en effet pas trop remarquable mais un simple écriteau aurait été le bienvenu. De même, la ligne 5 du tram qui est celle partant du bas de l’immeuble où je réside et rejoignant le centre ville est assez pourrie, il ne se passe pas un jour sans qu’une rame de tram tombe en panne. À la station, ça attend, un peu, longtemps, ça discute, ça suppute, mais aucun renseignement fiable. Par exemple, ce matin, j’attends une demi-heure l’arrivée du tram, je ne suis pas seul, on échange des hypothèses mais rien d’officiel pourtant il y a un préposé à la tête de ligne. En désespoir de cause je pars à pied rejoindre la correspondance d’une autre ligne et, sur le chemin, je découvre un tram en panne. Or, un tram, ça ne peut pas quitter ses rails et on ne peut le dévier ; Résultat, derrière lui douze rames à l’arrêt et ça bloque pas mal la circulation. Pourtant, au départ, aucune information. Il en a été de même ce soir au retour. On nous fait descendre quelque part du tram qui ne va pas plus loin. Pourquoi ? Aucune idée. Quand je demande aux autres voyageurs la réponse est « on ne sait pas » et comme ils détectent mon accent français, ils ajoutent avec une espèce de résignation heureuse « c’est l’Italie ». Même scénario que le matin, en revenant à pied, un tram en panne et, derrière lui, cinq rames en attente. Cette ligne est pourrie. D’ailleurs ils sont en train de mettre quelques rames neuves. Pour moi, ce n’est pas important, c’est même folklorique, mais pour ceux qui travaillent… Mais comme je disais hier, ici je ne suis pas vraiment concerné. Heureusement.

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