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Ce matin j’avais une vidéoconférence avec Samuel qui, depuis l’origine — ou presque, a développé le logiciel de mon générateur. Il veut en développer une version plus moderne, beaucoup plus puissante et nous devions discuter de ce que ça devait signifier au niveau des algorithmes, notamment pour prendre en compte, tout ce que j’avais pu améliorer de ma théorie à partir des nombreuses réalisations que j’avais faites. Ceci essentiellement sur trois points : 1. À l’origine j’avais conçu un outil multi-utilisateurs ce qui compliquait beaucoup l’architecture. Désormais chaque nouvel utilisateur aura son logiciel séparé, 2. En faisant générer, j’apprends beaucoup sur la langue et j’avais bien une vague intuition que catégoriser les termes (adjectifs, substantifs, etc.) n’était peut-être pas utile. Maintenant j’en ai la certitude et nous allons supprimer cette contrainte, 3. Unifier la notion de champs pour les contraintes sémantiques évitant des bases de données ad-hoc. Bientôt je pourrais donc enrichir considérablement les données sémantiques de la base.

Assez parlé cuisine… De fait je ne suis sorti que tard, vers onze heures pour boire mon café et parcourir le journal local au Relax avant de partir pour 3 à 4 km de marche le long de la rivière de Lorient, le Scorff jusqu’au beau parc de Tréfaven et retour. Le temps était redevenu bretonnant : ciel bas, bouché, pluies intermittentes avec des grains qui détrempent les vêtements en cinq minutes et un vent vif qui les sèche en quinze. Mis à part le parc qui est bien aménagé, ça pourrait être une belle promenade si, comme d’habitude, elle n’était pas détournée en quatre voies routières, ce qui en fait plutôt un no man’s land. Mais bon, j’ai l’habitude de ces lieux improbables et j’ai fait comme si je ne voyais que le Scorff et le jeu de ses sédiments dans la brume.

En parlant de bretonnant, je me souviens qu’il y a cinquante ans (il y a cinquante ans !…) alors que j’enseignais à Quimperlé à des collégiens il n’était pas du tout rare d’entendre parler breton ni que mes écoliers d’alors, s’ils ne le parlaient pas vraiment, comprenaient leurs parents et grands parents mais qu’il n’y avait nulle part d’inscription en breton. Comme il n'était pas rare de croiser des bigoudennes couvertes de leurs orgueilleuses hautes coiffes de dentelle attachées sous le menton par un autre ruban de dentelle, le tout couvert sous un étui de plastique contre la pluie. Je me souviens même les avoir vues, en voiture, être obligées de passer la tête, quelque soit le temps, par la fenêtre car elles ne disposaient pas d'assez de hauteur dans les véhicule. C'était aussi l'époque des revendications bretonnes et Glenmor, un des tous premiers "barde" était venu me voir à Quimperlé où j'avais lancé une toute petite revue : Impact 10 qui avait eu les honneurs de la presse locale. Aujourd’hui les bigoudennes ont disparu et les inscriptions en breton sont partout, notamment les noms de rues, les panneau routiers, nombre de magasins, etc… Mais… Je n’ai pas entendu parler breton une seule fois. Cette langue ne sert plus apparemment que pour signaler que l’on est en Bretagne et devient une langue morte. Une anecdote : je demandai au café qui pouvait me dire ce qu’en breton signifiait “meur” ? Un client d’une soixantaine d’année, le nez dans Ouest France mais sûr de lui me dit que cela voulait dire “petit”. Or c’est le contraire. Si j’en crois par la traduction du Grand théâtre de Lorient, meur veut dire “grand”. En soi ce n’est pas important, c’est simplement un indice.

Ar meur Scorff (Lorient 3)

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