Dimanche 24 avril 2016

Le temps fait du Yo-yo, un jour chaud brûlant, un jour froid glacial. Ce matin ciel couvert et vent glacial qui cependant, au cours de la journée, parviendra à dégager quelques rayons de soleil qui ne réchauffent pas pour autant : donc gros pull et veste chaude.

J’étais presque décidé à rester dans l’appartement à travailler car le dimanche tout, à part les cafés et restaurants de l’ultra centre ville, est fermé. Mais je n’ai pas pu résister. J’ai besoin de bouger, n’importe comment mais de bouger sinon je déprime vite. Je vais prendre un brauner expresso,— un des dix-huit choix de café proposés — dans un petit café du quartier où les familles viennent traditionnellement le dimanche pour prendre un petit déjeuner copieux et pas cher, le Naschkätzen Kaffee qui serait très agréable si la patronne était un tout petit peu souriante car elle semble débordée pour pas grand chose. Ceci dit il est aussi non-fumeur ce qui est très appréciable car, à Vienne, les chiens sont admis dans les restaurants et on y est souvent gêné par la fumée de voisins de table.

Ensuite je prends ma carte de Vienne et les yeux fermés sélectionne un point : ce sera le Tûrkenschanz Park qui aurait été, paraît-il l’emplacement d’un camp turc lors d’un des sièges de Vienne par les ottomans. Longue marche d’abord sans grand intérêt sinon qu’elle me permet de voir l’étrange et assez joli bâtiment de Spitelau qui semble être un station d’épuration, mon mollet gauche se comporte plutôt bien. Après une heure environ je tombe enfin dans le quartier visé, le dis huitième arrondissement de Vienne. Une petite colline très chic au-dessus de la Gentzgasse. Une rue commerçante avec de bons produits. Du moins en vitrine car tout est fermé. Mais surtout un quartier d’habitation qui n’a rien à envier à Neuilly ou à l’avenue Foch parisienne : de grandes, parfois très grandes, maisons ou de petits immeubles, tous dans des jardins, petits ou grands ou même de véritables parcs, des ambassades, une population polyglotte si j’en juge aux conversations surprises ça et là. Un quartier mort mais très agréable pour se promener avec, à une des extrémités mon parc turc. Il est environ deux heures. Une colonne remercie dieu pour la fin de la peste en 1605. Je me préparai à aller boire ma petite bouteille d’eau minérale en lisant mon livre (actuellement Le Roman de Vienne de Jean des Cars, pas terrible mais j’y apprends de petites choses) quand je reçois un appel à l’aide d’Elfriede qui a besoin de moi. Donc pas le temps de rentrer à pied. Dans le quartier passe la ligne 41 du tramway (Strassebahn) qui termine à cinq cent mètres de mon appartement. Donc retour, le temps de faire quelques minutes de repos puis nouveau départ pour la Johannstrasse qui est à l’autre bout de la ville. Je vais y aller en métro et tramway, ça me prendra environ une heure. Au fait ne me demandez pas quelle est la différence entre strasse et gasse, normalement le premier mot signifie « rue » et le deuxième « ruelle » mais, dans les réalités de la ville, c’est loin d’être évident. Peut-être des restes historiques. De même, s’il y a partout des appels à voter aujourd’hui, je n’ai rien vu ou pas su voir ou pas compris quelles en étaient les procédures.

Je m’étais promis d’aller ce soir voir Une Fille Seule de Benoît Jacquot à la médiathèque. Je verrai si c’est possible.

Dix huitième arrondissement

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