Le ciel s’est maintenant laissé aller, il pleut, bien, depuis hier soir, et comme dit la météo locale « la situation est instable et les prévisions difficiles » : quoi de mieux que la piscine ? À la sortie, il ne pleut plus, le vent froid s’est levé, nous revenons en arrière…

Mercredi 4 mai 2016

Ma journée aurait pu être des plus « ordinaires » : lecture du Monde au Tyroleshof, divers petits achats en ville, marche dans des rues encore ignorées, si je n’avais pas eu une vraie surprise. Comme je revenais dans mon appartement pour mettre mes affaires de piscine à sécher et travailler un peu avant de ressortir pour aller manger puis aller à la cinémathèque voir Une Jeunesse Allemande, j’ai eu la visite de ma logeuse qui, ayant cherché mon nom sur Internet et vu que j’avais réalisé de nombreux travaux dans le domaine des nouveaux médias voulait absolument me voir avant que je parte dans quatre jours maintenant. Nous avons discuté et je suis entré dans un monde qui, jusque là, m’était connu mais de façon abstraite et philosophique. C’est la descendante d’une vieille famille riche polonaise et elle vit encore à Varsovie tout en possédant un immeuble à Vienne, dont tous les biens avaient été saisis par les nazis et dont les parents ont été déportés. Elle a, à peu de choses près, m’a-t-elle dit mon âge. Comment a-t-elle pu naître à cette période de l’histoire, par quels miracles elle a échappé au grand massacre ? Je n’ai pas osé lui demander. Elle dit qu’après la guerre elle s’est battue pour récupérer ses biens de famille et que cela lui a pris beaucoup de temps mais, maintenant, elle possède un immeuble à Vienne et un autre à Varsovie, soient 67 appartements qu’elle rénove et loue. Ce n’est pas étonnant dans le quartier où je vis où l’on trouve beaucoup de petites plaques de cuivre rappelant les noms des juifs déportés et disparus mais là c’était un témoignage direct. Elle voulait me voir car elle a des projets que je juge un peu délirants mais qui sont les siens et j’ai vite compris que sous couvert de voir mon travail elle n’avait en fait, comme cela arrive souvent dans ce genre de situation, envie que de parler du sien. Elle voudrait créer une Académie d’enseignement du rire, comment apprendre à faire rire. Pour cela elle veut créer des hologrammes de comiques connus dans divers pays, par exemple Charlie Chaplin pour l’Angleterre et Louis de Funès pour la France qui seraient chargés d’assurer cet enseignement de façon internationale. Elle s’appuie pour cela sur une vidéo Youtube qui montre un une attraction à Dubaï dans un centre commercial avec des hologrammes réellement impressionnants : (https://www.youtube.com/watch?v=OjIPOKMTY5o ou https://www.youtube.com/watch?v=5CqUYBopWLs si ça vous amuse). Je ne connais rien aux hologrammes. Je le lui ai dit, mais je lui ai aussi donné l’adresse d’un ami qui en a réalisé dans le domaine artistique. Elle m’a donné son adresse mail et m’a suggéré d’inscrire Varsovie dans mon programme de voyage. Pourquoi pas. Il paraît que le mois favorable est juin. Je verrai ça peut-être l’an prochain. Comme je me suis programmé trente ans de voyages et que cette ville était sur ma liste, rien d’invraisemblable même si, après cette expérience de Vienne j’avoue que le soleil, la lumière m’ont manqué un peu et que les villes du sud ne m’avaient pas habitué à ça. Cependant je ne regrette rien car j’ai été très largement séduit par Vienne.

Rattrapé par l'histoire

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