Dimanche 17 avril

Au lever, grande surprise, le ciel est encore magnifique alors même que la météo annonçait un grand mauvais temps. Donc ce sera promenade mais, auparavant, la première piscine télépathique de ma vie. Ça ne m’a pas troublé. J’espère quand même que Lionel en aura ressenti l’appel, les ondes et ma présence à ses côtés… Au retour, comme convenu, je trouve un SMS d’Elfriede, malheureusement pas celui que j’attendais. Elle a pris froid hier, elle ne sortira pas. Je vais donc me débrouiller encore seul comme un grand garçon dans Vienne. J’ai connu pire. J’ai donc beaucoup de temps et je pars sans vrai but, comme j’aime faire, à pied, me promettant d’improviser. De toutes façons le soleil magnifique et chaud incite à la promenade, nous sommes sans transition passés d’un hiver finissant à un début d’été ce qui change complètement la physionomie de la ville : contrairement au dimanche désert de la semaine dernière, les terrasses sont pleines. Je m’amuse de tout, par exemple des autrichiens, des familles entières même, en costumes traditionnels qui semblent ici portés naturellement et j’imagine des alsaciennes, des bretonnes, des provençales et d’autres encore se promenant naturellement dans nos rues. Ce ne serait pas désagréable et ça changerait un peu des uniformes Prada et autres Célio qui font les rues de Paris.

Aui passage je tombe sur la plus ancienne église de Vienne (c’est ce qui est dit sur sa façade, elle est pour l’essentiel du douzième siècle mais aurait été construite au huitième siècle…), Maria am Gestade (Notre Dame du rivage) qui est celle de la communauté française car du prêtre aux jeunes enfants, tout le monde y parle français. C’est une église gothique dont le décor intérieur est assez intéressant, notamment les deux grands panneaux anonymes du quinzième siècle. et, paraît-il un lieu de pèlerinage car elle renferme les restes du saint patron de la ville. Mais une petite recherche sur Wikipédia vous en dira davantage, je ne souhaite pas être un guide touristique

Continuant mes errances, tout en faisant les petites vidéos que Louis Ganançay a insisté que je lui envoie pour sa prochaine vidéosérie d'Un Monde Incertain, je vais boire un café sur la magnifique Judenplatz bien ensoleillée où s’élève un très triste monument en souvenir des 65.000 juifs déportés de Vienne. Il n’y a donc aucune raison que ce soit un monument agréable et l'objectif est bien atteint par la lourdeur hermétique de ce grand cube de pierre. Il est midi, des gens arrivent pour manger mais ici, contrairement à la très désagréable habitude parisienne, on ne vous chasse pas si vous ne souhaitez boire qu’un verre. Je crois qu’en effet, les troquets parisiens auraient quelques leçons à prendre de leurs équivalents européens.

Il fait ellement beau que j’ai envie de bronzage et de verdure, je prends donc le métro pour le château de Schönbrunn. Les châteaux autrichiens, même immenses comme celui-là n’ont pas la suffisance prétentieuses des châteaux français, leur architecture est presque celle de bâtiments ordinaires avec des façades sans ornements et la même couleur que celle de la plupart des fermes autrichiennes. Bien sûr, la richesse s’étale à l’intérieur, mais il faisait trop beau, je me suis longuement promené dans l’immense parc envahi de touristes et d’autrichiens mais il y a de la place pour tout le monde. Je me trompe peut-être mais il y a ici un sentiment de convivialité bon enfant que l’on ne trouve pas à Paris. la vie semble « simple et tranquille », les rapports bon enfant…

Vers quatre heures, comme hier, l’orage menace et donc le métro direction Schiftgasse : j’ai trop marché pour rentrer à pied. Vers sept heures, il pleut.

Soleil et Schönbrunn

Partager cet article