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Voyages_Voyages
6 mai 2017

Anecdote pour mes deux amis lecteurs

Mes deux lecteurs, amis, aiment les anecdotes. Madrid ne semble pas les intéresser outre mesure et ils se passent volontiers de ce que j’en dis. Je me trouve donc dans la situation classique de l’écrivain qui doit choisir s’il écrit parce que c’est chez lui un besoin impérieux, qu’il ne peut pas faire autrement, qu’il a quelque chose à dire même si personne ne le lit — pour la postérité, il peut toujours espérer, il ne sera plus là pour vérifier — ou… s’il écrit ce que son public lui demande. Choix cornélien.

Cette fois-ci, encore, je vais céder car il est toujours très agréable de recevoir des compliments même s’ils sont parcimonieux. Je raconterai donc ma première nuit dans ce que je n’ose appeler un appartement car le lieu tient davantage d’un grand placard où le petit lit occupe le tiers de la pièce, la table amovible où j’écris, un bon quart et le placard et ma valise vide un autre quart. Il me faut d’ailleurs déplacer ma valise pour accéder à ce qui, paraît-il est un coin cuisine. Autant dire que si j’y petit déjeune debout, je n’y mange jamais. Heureusement que Madrid ne manque pas de restaurants des plus variés et à des prix corrects. Bon, mai je m’égare. Donc, ma première nuit…

Comme d’habitude, je me couche vers 23 h 30. J’avais acheté une lampe à led — très efficace — pour lire car il ne faut pas compter pour cela sur les deux petits plafonniers dont la lumière est juste bonne à m’empêcher de me cogner à l’armoire. Lire m’endort, normal, la plupart des livres sont fais pour ça. Je m’endors paisiblement vers minuit. Normal. Vers deux heures du matin un bruit étrange m’éveille, ça tient de la respiration, du râle léger quoique un peu sifflant mais aussi du bruit que ferait sur le sol quelqu’un qui marcherait si précautionneusement que ses pieds traîneraient légèrement sur le sol. Ma éveillé, j’écoute dans le noir… Pas de doute, il y a quelqu’un ou quelque chose qui se déplace dans ma chambre-cabine. Dans le demi-sommeil qui caractérise cet éveil instinctif et mal maîtrisé, j’écoute attentivement avec une certaine inquiétude puis, je me décide, je braque ma lampe led dans la direction d’où semble venir le bruit. Je ne vois rien. Un peu plus éveillé, je m’assied sur mon lit, allume, rien et le bruit disparaît. Je me lève, cherche à ras de sol au cas où il y aurait un quelconque animal — on ne sait jamais dans ces pays étranges. Le tour est vite fait. Je me recouche, éteins, écoute, rien. Je me rendors. Deux heures plus tard, environ, mon instinct de survis me réveille, le bruit est revenu. Là, j’allume tout de suite mais n’arrive pas bien à situer son origine. Cela a l’air de provenir du petit coin cuisine : une machine à laver le linge (inutile bien sûr), deux petits placards, un petit frigidaire, une théière (j’ai dû aussi m’acheter une cafetière italienne, 15 euros chez le pakistanais du coin), un petit four à micro-ondes, deux petits placards suspendus. Je me déplace. Le bruit cesse. Par acquit de conscience, j’ouvre tout, regarde attentivement tous les coins où je peux avoir accès. Rien. J’attends un peu. Rien. J’en arrive à me demander si ce placard n’est pas hanté et mon rationalisme naturel en prend un coup. Je me rendors quand même. Ce n’est que dans la matinée du lendemain alors que je travaille que j’aurai la solution, ce bruit étrange provient du frigidaire. J’avoue que je n’ai jamais entendu un frigidaire semblable. Peut-être est-il espagnol ?

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