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Voyages_Voyages
2 mai 2017

Un monde plein de dangers

Ce 2 mai commence par un événement ridicule. Bien que, dans ma vie j’ai été confronté à de nombreux dangers, parfois très limites avec d’extrêmes violences dans des pays plus ou moins lointains et dont je ne parlais pas la langue. Ce qui m’est arrivé ce matin a été un des moments les plus angoissants de ma vie et pourtant, une fois passé, il prête vraiment à rire. Dans la cabine de bateau qui me sert de logement, il y a un minuscule cabinet de toilette-wc-douche. Je me déshabille, rentre dans ce lieu, ferme la porte derrière moi, me douche et… m’apprête à revenir m’habiller. Impossible d’ouvrir la porte. Je m’y reprends à dix fois. Impossible. J’examine la situation, je suis nu dans cette pièce, je ne dispose que d’une brosse à dents, d’un sèche-cheveux, d’une serviette et d’une lime à ongle. J’essaie d’abord ‘enfoncer la porte, me fait mal à l’épaule et aux genoux mais la porte résiste. Je réfléchis, examine toutes possibilités, ouvre la minuscule fenêtre pour constater qu’elle donne sur un terrain vide avec personne à portée de voix. Incrédule, je me dis que ce n’est pas possible, essaie à nouveau d’ouvrir. Rien. Je me vois dans la situation souvent décrite dans divers films du prisonnier qui s’évade à l’aide d’une simple lime à ongles, je regarde les murs qui donnent dans la chambre : ils sont en carrelages de céramique. J’entreprends, avec ma lime de desceller un carrelage en espérant faire un trou assez gros pour passer une main et voir si, de l’autre côté la serrure fonctionne. Au bout d’une vingtaine de minutes, rien ou presque, j’ai un peu entamé un des côtés de l’enduit qui finit le carrelage, sans plus. Je vais en avoir pour plusieurs jours et je me vois déjà dans la situation ridicule du touriste mourant de faim car mon loueur n’a aucune raison de venir voir ce qui se passe avant la fin du mois. En plus je me souviens que la porte d’entrée est fermée à clef et que la clef est sur la serrure, ce qui interdit de se servir d’un double. J’ai beau appeler de toutes mes forces, rien ne semble sortir de ce minuscule local. Curieuse impression où passe dans la tête de nombreux sentiments qui vont de l’incrédulité à l’inquiétude en passant par le sentiment du ridicule : mourir de faim, nu, dans un cabinet de toilette. Et, avec ma lime difficile de me suicider mais je n’y pense pas vraiment, ce serait grotesque. J’essaie encore de forcer la porte. Rien. En désespoir de cause je m’acharne sur la serrure et fini par casser la poignée qui me restez dans les mains avec son cache ce qui, miracle, me permet de voir la barrette qui permet de tourner la clenche. Elle est totalement enfoncée, la poignée de mon côté n’a donc aucune prise sur elle. Si j’avais un tournevis, tout irait pour le mieux mais la résistance est trop forte pour ma lime. Je ne réussis qu’à la tordre. J’ai quand même l’idée de m’en servir pour essayer de faire sortir, une petite portion de la barre qui fait la jonction entre les deux poignées, c’est assez long, mais millimètre à millimètre j’en fais sortir assez pour me servir de la poignée cassée. Miracle : je suis sorti. J’imagine déjà les fragments de scénario — ou même les récits plus ou moins glauques — qui pourraient provenir de cet incident.

Quoi qu’il en soit, désormais, je me méfierai des poignées de porte.

Du coup, j’ai passé le reste de la journée dans le splendide et très ouvert jardin du Retiro. Là, je ne risquais rien.

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