perché mangiare in un mondo incerto

Lundi 3 octobre 2016

Ce matin, je me suis réveillé tard, ce qui m’arrive rarement. De plus avec une grosse paresse en tête et non, comme d’habitude, des fourmillements d’impatience dans les jambes. Peut-être le fait de me retrouver aujourd’hui avec soixante quatorze ans sur les épaules. Je ne me suis jamais vraiment préoccupé de mon âge mais, tout de même, je dois bien maintenant accepter de regarder en arrière. En quoi la vieillesse m’a-t-elle changé ? Bien sûr mes traits, mon visage strié de rides, la couleur de mes cheveux… pourtant je ne me sens pas physiquement diminué, au contraire, il me semble que j’ai de plus en plus besoin de m’épuiser en vélo, dans la marche, en nageant… Est-ce un refus de voir venir l’inéluctable ? Je ne le pense pas. En tous cas je ne le vis pas comme ça. Ce en quoi j’ai peut-être le plus changé, c’est en ayant perdu l’impatience permanente de ma jeunesse. Il me semblait que rien, jamais, n’allait assez vite et que j’avais trop de choses à faire pour perdre du temps. Depuis je crois avoir fait pas mal de choses dans des domaines divers mais je n’en tire aucune satisfaction présente. Ça a été fait. Rien de plus à en dire… Mais, assez d’apitoiement sur soi-même. Chacun pour soi…

J’avais décidé d’aller à Ostia aujourd’hui, mais le temps est médiocre, les nuages au bord de la pluie et aller voir la mer par ce temps ne m’a pas paru une bonne idée. J’y ai renoncé et je m’y suis pris trop tard pour aller à Grottaferratta autre lieu où je me suis promis d’aller. D’ailleurs, au moment où j’écris ces lignes, il pleut, fort. Il semble qu’ici la pluie ne connaisse que deux registres : le déluge ou l’absence. La météo dit qu’il fera beau demain. À suivre. J’ai alors envisagé d’aller dans un musée car c’est le temps idéal pour ça, mais tous les musées de Rome sont fermés le lundi. J’ai donc décidé de rester dans l’appartement pour travailler. D’où l’avantage d’en disposer d’un assez vaste pour s’y sentir bien. Au fond une des choses que j’aime le mieux faire et mon Monde Incertain demande encore beaucoup de travail. Au fur et à mesure que j’avance, je comprends de mieux en mieux la langue et c’est passionnant. En fait mes générateurs fonctionnent principalement sur la traduction de données en métadonnées que, pour l’essentiel, je fais à la main. Il me faudrait les réseaux de neurone de Google pour aller plus vite. Mais, de toutes façons, la génération automatique n’intéresse personne et c’est mon jouet gadget pour que mon cerveau ne se ratatine pas trop vite.

Vers cinq heures le soleil revient sérieusement. Peut-être que demain en effet je pourrai aller à Ostie. Il ne faut pas que je prenne l’habitude de rester dans l’appartement sinon autant rentrer en France et aller à la piscine. Aujourd’hui aurait été une journée idéale pour nager mais j’ai décidé de me dépayser régulièrement, donc j’assume.

Pas envie de faire la cuisine ce soir. En fait j’ai de moins en moins envie de manger et je mange de moins en moins mais… peu vous importe. J’hésite à essayer encore une fois une pizza dans le quartier ou prendre le tram pour aller manger à Rome, au hasard De, dans un quartier que je ne connais pas. Je n’ai aucune inquiétude à ce sujet, il y a ici des restaurants partout même s’ils ne ressemblent pas toujours à ce que nous appelons ainsi. De toutes façons, il faut que je sorte, marcher me donnera peut-être des idées et un peu d’appétit.