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Voyages_Voyages
27 avril 2016

Une journée d'ours polaire

27 avril 2016

Hier soir comme je l’avais annoncé je me suis donc laissé aller à ce que j’appelle des « aventures minuscules » dont le côté dérisoire m’amuse : Karlplatz, à un des très nombreux kiosques que l’on trouve partout dans Vienne, j’ai commandé une Würstlebox avec une bière. Ça fait très viennois car, autour de midi surtout, il y a la queue autour de ces kiosques. Beaucoup moins le soir. Je dois reconnaître que la saucisse était bonne, grillée à point. Quant aux frites, ce sont des frites. C’est pour moi un vrai repas et le prix est dérisoire. C’est fait, passons à autre chose.

Ce matin il faisait un temps d’ours polaire. Heureusement il y a la piscine car sans cela j’aurais hésité à sortir mais la natation est un remède irremplaçable pour le découragement temporaire ou le début de déprime. Après, en pleine forme. Au fait, ici, à la piscine, dans les douches, la plupart des hommes se dénudent complètement et comme il n’y a pas de douche réservée aux scolaire, ça se passe au milieu d’enfants et d’adolescents mâles sans aucun problème. Pourtant c’est un pays très catholique mais j’avais noté ça aussi à Lisbonne, pas à Séville ni à Palerme. Comme quoi la pudeur a sa géographie particulière.

Comme il faisait quand même très froid et que je n’avais pas prévu un temps aussi mauvais, je n’ai emporté qu’un pull qui commence à sentir la sueur donc je me suis décidé à aller en acheter un. Difficile car ils n’ont en ce moment que des tenues d’été ce qui prouve leur optimisme. J’ai quand même trouvé un magasin auquel il restait un fond de soldes d’hiver. Du coup j’en ai acheté deux là encore pour un prix ridicule et j’en ai aussitôt enfilé un. Quand je suis revenu dans mon appartement, je me suis aperçu qu’ils n’avaient pas enlevé la sécurité sur le deuxième. Pourtant aucune alarme à ma sortie. Le problème est qu’il faut que je retourne dans ce magasin pour cette seule raison…

Ensuite je suis allé chez Elfriede qui m’a dédicacé un de ses livres. Elle va mieux mais a quand même annulé les lectures qu’elle devait faire en Allemagne cette fin de semaine. Nous avons longuement discuté puis je suis rentré.

Comme il faisait très froid, je n’avais pas envie de ressortir pour aller dans un restaurant quelconque du quartier et je pensais me faire une simple soupe de légumes, un des rares plats que je puisse faire tant la cuisine est mal équipée. Mais je n’avais pas intégré les différences entre Paris et Vienne. Ici, dans les supermarchés, les légumes sont emballés donc soit on prend un kilo de carottes et une botte de poireaux ou rien. Bien sûr cette quantité ne pouvait me convenir. Je suis donc allé à la place du marché des Carmélites où il y a quatre légumiers. Il était six heures et quart et tous avaient déjà fermé alors que les pâtisseries, boulangeris, cafés et restaurants étaient bien sûr ouverts. Je me passerai donc de soupe.

Ce sont de petites choses comme ça qui me rappellent de temps en temps que je ne suis plus chez moi, des réflexes à casser, des habitudes à changer qui jusque là étaient instinctives et automatiques, de nouveaux comportements à apprendre qui me font sentir être encore vivant. Casser le rythme trop usuel des jours, s’inventer d’autres gestes, d’autres trajets. Car en effet, qu’est-ce que vivre sinon, comme notre peau qui sans cesse se régénère, accepter de se reconstruire sans cesse, s’obliger à le faire en affrontant des contextes non complètement connus. C’est dérisoire, j’en conviens. Ça ne vaut pas un tour du monde en vélo en solitaire, mais ce sont aujourd’hui mes aventures.

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