Leopold Museum et Sachertörte

Samedi 23 avril 2016

Déjà deux semaines… Ce matin le ciel était une boue crayeuse qui humidifiait l’ensemble de la ville. Il ne faisait pas très froid mais quand même assez pour un petit pull et une veste chaude. Il faut le savoir, c’est avril et le temps est instable ce qui ne m’empêche pas de bouger. Mais pas trop car je ménage mon mollet qui s’arrange. Donc demain pas de piscine. C’est ici le jour des élections présidentielles, je vais essayer de voir comment ça se passe mais, en tous cas, ça n’a pas l’air de passionner les foules. Elfriede est malade depuis quatre jours. Du coup, mon allemand s’améliore car elle parle assez bien français et, de plus, elle est plutôt bavarde… Je navigue de mieux en mieux dans Vienne avec toujours autant de plaisir car il y a toujours autant de choses à découvrir. Vu le temps, je me suis dit qu’il fallait forcer ma nature et aller au musée. J’ai choisi le Leopold Museum dans le quartier des musées car il est spécialisé dans l’art du début du siècle. Il n’y a pas énormément d’œuvres mais il y a quelques Kokoschka et Egon Schiele intéressant. J’y ai aussi découvert un peintre que je ne connaissais pas du tout :  Anton Kolig dont l’œuvre n’est pas pour moi à la hauteur des deux autres mais qui a réalisé cependant quelques belles toiles comme son « Jeune homme et Cupidon » ou ses « Danses Macabres ». De plus, à part dans les salles d’exposition temporaires, il est possible de photographier, ce qui me va très bien. Une bonne heure de visite puis une pose, en lisant Le Monde du jour, au café Leopold — où on ne peut entrer… Et sortir qu’avec le billet du musée… Je me suis laissé tenter par une Sachertörte que je n’ai pas trouvée extraordinaire avec un express. Les prix y sont très abordables.

En sortant je suis tombé sur une manifestation bruyante de végétariens à tambours protestant avec vigueur contre l’exploitation animale par l’homme. Ils descendaient la Mariahilfer Strasse et se rendaient au centre ville précédés, et suivis, comme il se doit par des voitures de police. Certains étaient déguisés en animaux, d’autres brandissaient sans véritable conviction des pancartes mais tous, reprenaient en cœur les slogans de leurs dirigeants à haut-parleurs. Ce n’est pas ça qui va bouleverser le monde. En fait ça faisait très bon enfant et, à part quelques automobilistes et trams, ils ne dérangeaient pas grand monde.

Je les ai quittés au Burggarten avec ses pelouses pleines de familles, sa grande et belle serre où se tient un café et sa magnifique statue de Mozart entouré d’angelots. Il faut dire qu’ici il y a des angelots partout, dans les églises, sur les façades des immeubles, sur les statues… J’hésite cependant à les appeler des putti car ils semblent plus âgés que les putti italiens et surtout plus graves.

Retour par l’opéra où les chaises pour la retransmission du soir étaient installées et commençaient déjà à être occupées. Passage devant le café Sacher avec son habituelle queue de touristes.

Pas de cinéma ce soir, la cinémathèque est fermée mais j’ai beaucoup aimé La Femme infidèle de Chabrol sous-titrée en anglais dans une copie pas très neuve, une atmosphère datée mais, pour moi, un beau film quand même.