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Voyages_Voyages
18 avril 2016

Une journée trop parisienne

lundi 18 avril 2016

Il a commencé à pleuvoir hier soir, ce matin il pleut encore : une petite pluie froide qui obligé à remettre grosse veste et pull over et n’incite pas à la promenade. Je consacre donc la matinée à travailler d’autant que j’ai quelques problèmes bancaires à régler et qu’à distance, avec un simple portable, entre les « si… tapez 1 » et les « saisissez vos six numéros… » pour tomber sur une machine qui dit ne pas me connaître, c’est un peu la galère. Bon, après avoir essayé divers numéros, je réussis enfin à joindre quelqu’un : « il y a eu un problème technique… » Merci. Je ne sais pas combien va me coûter cette plaisanterie. Passons. Mais c’était le début d’une journée bien parisienne. Comme je voulais acheter quelques livres français je suis allé dans le quartier des Universités à la Hartliebe Biucher, Porzallanngasse. Très bien achalandé mais comme d’habitude lorsque j’essaie de parler allemand on me répond en français ou, le plus souvent, en anglais. J’aimerais d’ailleurs bien comprendre comment les langues s’organise dans le cerveau : au Portugal, c’est l’espagnol qui me vient spontanément ; en Espagne c’est l’italien comme en Italie d’ailleurs, mais là c’est plutôt normal. Ici, c’est l’anglais et comme d’habitude la langue s’installe lentement et il me faut généralement quinze jours pour être bien à l’aise. Pour mon prochain voyage, il me faudra choisir un pays dont je ne connais pas du tout la langue : Grèce, Hongrie, Danemark… et tant d’autres.

Donc journée parisienne, du moins c’est l’impression que j’ai eue car, après ma librairie, à mon habitude, je me suis allé à naviguer au hasard de rue en rue et, cette fois-ci, c’était dans la proche banlieue est de Vienne. Je n’ai toujours pas envie d’aller aux musées ; pourtant le temps s’y prêtait : Il faisait frais mais la pluie s’était arrêté vers treize heures. J’ai traversé d’abord, autour des universités, un quartier très chic mais très ennuyeux puis me suis enfoncé dans des rues d’habitations. Cette escapade m’amène à relativiser la vision que j’avais jusque là de Vienne où tout ne pouvait pas être aussi rose que ce que j’avais laissé entendre jusque là. On se serait cru à Paris, sur quelques trottoirs de grosses merdes de chien que de nombreux passants avaient largement étalées, un homme à tête de nain de jardin, un PDG à tête de PDG et costume griffé, sûr de lui, de sa réussite regardant la vulgaire piétaille de toute sa hauteur, des enfants en pleurs et à caprices, des femmes et des hommes pressés, des queues aux caisses des supermarchés, un guichet qui se ferme juste au moment vous y parvenait, une grosse femme qui, sans aucune gêne, exhibe son gros cul et pisse près de l’entrée de la station de métro, un vieux punk à tatouages, blouson de cuir râpé, multiples chaînes et croix autour du cou, bagues à têtes de mort aux doigts, piercing visibles aux oreilles (ailleurs je ne sais pas), visages fermés de ceux qui, pour des raisons diverses, s’isolent dans leur mutisme et leurs visées d’un monde sûrement lointains, métro bondé, tramway qui nous largue au milieu du chemin à cause de ce que, à Paris, nous appelons un « incident voyageur ». Bref, je n’étais pas du tout dépaysé. Du coup je ne me suis pas méfié et me suis enfoncé assez loin dans cette copie humaine de mon environnement habituel et il m’a fallu beaucoup marcher pour revenir.

Ce soir je vais aller à un restaurant du quartier.

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